Iakoutsk : ville la plus froide du monde, 2013
Iakoutsk, perdue aux confins de la taïga sibérienne, sur la rive gauche du fleuve Lena, est la ville la plus froide au monde. Située à 1 840 kilomètres d’Irkoustk et à près de 5 000 kilomètres de Moscou, cette ville fondée en 1632 par les Cosaques impose à ses habitants des conditions de vie extrêmes. Ils sont pourtant 270 000, soit un quart des habitants de Sibérie, à y vivre malgré des conditions particulièrement rudes. Nulle part ailleurs sur la planète, des humains ne sont soumis à des changements de température aussi importants. En hiver, les températures descendent régulièrement à -40°C (record de froid -64°C), et en été, elles dépassent souvent les 30°C, créant un record d’amplitude thermique. Au fil des recensements, la population ne cesse pourtant d’augmenter. Iakoutsk est en effet un grand centre d’extraction de diamants pour toute la région de Yakoutie et fournie près de 20% de la production mondiale.
La ville abrite également des industries agroalimentaires, des tanneries, des scieries, des usines de matériaux de construction ainsi que l’Institut de recherche du permafrost, développé dans le but de résoudre les problèmes coûteux associés à la construction de bâtiments sur des sols gelés. En effet, en ville, la terre ne dégèle jamais. Ce qui, en plus d’être un obstacle à la construction des bâtiments, impacte fortement le mode de vie. La ville est noyée dans un épais brouillard, quasi permanent, d’où émergent de sombres et lourdes silhouettes pressées par un froid qui fouille, qui décharne. Ses habitants font leurs courses par des températures que seuls les alpinistes de l’Everest éprouvent. Ici tout est glace, sans appel, et on réfléchit alors à ce que les extrêmes peuvent générer chez l’homme.