Gutmensch / Slechtmensch, 2015-2020
Pendant 5 ans, Gert Jochems a parcouru l’Europe occidentale, pour rendre compte de la montée des partis et des idées d’extrême droite, de la résurgence des nationalismes et des replis identitaires.
Alors que le parti du Rassemblement National est arrivé aux portes des dernières élections françaises, l’Italie a élu en 2022 à la tête du Conseil des ministres, la représentante du parti Frères d’Italie anti-immigration. En Flandre, le parti d’extrême droite Vlaams Belang connait ces dernières années un succès record, remportant plus de 18% des votes aux élections régionales en 2019 notamment pour son positionnement face à l’immigration. Plus récemment, les élections législatives néerlandaises de 2023 ont été remportées par le parti d’extrême droite de Geert Wilders.
De plus, des groupes nationalistes séduisent de plus en plus de personnes. L’association allemande PEGIDA, les Européens Patriotes contre l’Islamisation de l’Occident, prend de l’ampleur depuis sa création en 2014, se développant également en France, Suisse, Autriche et Belgique. Le groupe flamand Voorpost revendiqué nationaliste organise, de concert, de nombreuses manifestations anti-immigration.
Ces différents mouvements ont en commun d’instrumentaliser la peur de leur concitoyens face à l’arrivée de réfugiés et migrants, passant sous silence les raisons diverses de leur départ : économique, politique, climatique.
Exacerbant l’idée que nous serions aux prémices d’une guerre civilisationnelle, les cercles d’extrême droite ont commencé à qualifier, non sans sarcasme, les personnes de gauche de « Gutmenschen », d’hommes bons, pour souligner leur naïveté. Ce terme candide suppose, par opposition, l’existence de « slechtmenschen », de mauvais hommes, dont le photographe tente de révéler l’identité.