Gulu Real Art Studio, 2014
Ce travail se compose d’une série de portraits retrouvés dans les poubelles du « Gulu Real Art Studio », le plus ancien studio photographique de Gulu, au Nord de l’Ouganda.
Ce studio ne possède qu’un photomaton produisant quatre photos d’identité, un nombre que la plupart des clients ne peuvent se permettre d’acheter ; le photographe prend donc une seule photo avec un appareil argentique, retire le portrait grâce à un dispositif spécial et jette le reste. Dans ces tirages sans visage, Martina Bacigalupo se concentre sur les postures et les vêtements des sujets qui illustrent une certaine communauté.
Allant à la rencontre des clients du studio Gulu, elle a découvert leurs histoires, souvent bouleversantes et décrivant les conditions politiques, économiques et sociales communes à l’Afrique orientale contemporaine.
« En opérant son travail de sauvetage, Martina Bacigalupo poursuit une pratique artistique, apparue dans les années soixante-dix, et consistant à recycler et réorganiser des images existantes. Au moment où des milliards d’images sont disponibles sur Internet et où se pose la question du sens d’en réaliser de nouvelles, la signification qu’elle donne à ces exclues est un véritable travail artistique. Celui de la mise en forme qui donne une fonction, celle qui transforme l’éditeur en auteur. » Christian Caujolle