Frontaliers, des vies pendulaires, 2022
La crise sociale liée à la fin de la sidérurgie a laissé un territoire exsangue dont les travailleurs n’ont eu d’autre choix que de se tourner vers le Luxembourg voisin. Une immersion dans le Grand-Est, en Lorraine, afin de dresser les contours d’une typologie des travailleurs frontaliers.
En Lorraine, la communauté ouvrière a en partie disparu avec la fermeture des mines et la fin de la sidérurgie. La région a été précipitée dans le chômage de masse. Face à cette précarité, les travailleurs français se sont tournés vers le secteur tertiaire luxembourgeois (qui dépend à 80% de la main-d’œuvre étrangère) : on compte aujourd’hui plus de 200 000 transfrontaliers français au Luxembourg, un nombre multiplié par deux en 20 ans.
Tout au long de la frontière, le territoire social français est donc maintenu en activité grâce à la perfusion de l’argent du Luxembourg voisin. Les big four (KPMG, Ernst & Young, Deloitte et PWC) ont réalisé 1,355 milliard de chiffre d’affaires au Luxembourg en 2021. Les frontaliers y bénéficient donc de salaires parfois doublés et de prestations sociales bien plus avantageuses que du côté́ français.
Seulement, ces bénéficient se font au prix d’une certaine soumission à leur employeur et d’heures de transports quotidiens. Ici, tout le monde part du postulat qu’il sera licencié dans les six mois s’il n’arrive pas à s’adapter. Puis, à la nuit tombée, ils quittent le cœur battant du capitalisme et retraversent la frontière pour retrouver les routes et les nids de poules des territoires de Lorraine, les centres-villes abandonnés, les passoires énergétiques des corons, les infrastructures sociales qui n’ont pas les moyens de suivre, les ronds-points occupés par d’irréductibles gilets jaunes. Le ruissellement n’opère pas sur ceux laissés au bord de la route.
Ainsi, les petits- enfants des mineurs de fond sont devenus comptables de fond. Nouveaux ouvriers pris au piège d’une chaine de l’industrie de la finance aux opérations répétitives sur tableaux Excel. La survie économique et l’accomplissement individuel ont balayé les luttes collectives. Le burn out a remplacé la silicose.
Cette série a été produite dans le cadre de la grande commande nationale « Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire » financée par le Ministère de la culture et pilotée par la BnF.
J'ai adoré la formation Lumière par Franck Ferville, j'en ressors avec de nouvelles
compétences ! Merci beaucoup
Louise
Super formation et le meilleur mentor pour apprendre les techniques photos.
Merci à Mathias et son équipe.
Laurent
Belle formation . Formateur compréhensible, pédagogique !
Christine
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