Fort MacMurray, 2014
Une ville démesurée, une ville champignon, une ville pollution : Fort McMurray, Alberta (Canada), plus vaste projet énergétique au monde.
Ici, dans le nord du Canada, est extrait plus d’un million et demi de barils de pétrole par jour (cinq millions d’ici 2030).
Une grande partie du sort énergétique de la planète s’y joue. Entre les partisans de l’or noir et ses opposants, la tension monte. Il est question de milliards de dollars, d’indépendance énergétique et de choix éthiques sans retour, ou presque. Le Canada possède la troisième plus grande réserve de pétrole dans le monde.
En quelques années, la ville est passée de quelques dizaines de milliers d’habitants à plus de cent mille. Durant la même période, des travailleurs intérimaires sont venus grossir les « camps de travail » privés (dernière estimation de cette « population de l’ombre » : plus de 23 000 individus).
En 2013, le budget de Fort McMurray va dépasser le milliard de dollars. Sa manne financière n’a qu’une source : les taxes sur les compagnies pétrolières dont les profits génèrent une part importante du PIB canadien.