Face aux arbres d’Ethiopie, 2017
Les arbres en Afrique de l’Est ont la caractéristique d’être un lieu à part entière, un lieu de vie où toutes les générations se retrouvent, à l’abri du soleil, pour se raconter des histoires, travailler ou cuisiner. Ils tiennent ainsi un rôle essentiel dans la vie sociale des villages. De plus, les multiples croyances et superstitions dont ils font l’objet, leur confèrent une dimension symbolique très forte. On les retrouve d’ailleurs très souvent dans les mythes de fondation de villages ou de villes. Enfin les nombreuses fonctions et attributs qu’ils concentrent, font d’eux un élément essentiel, profondément respecté.
Les images de Juan Manuel Castro Prieto, prises en Éthiopie, sont empreintes de ce sentiment à la fois impressionné et révérencieux à l’égard des arbres. Dans une atmosphère brumeuse, ils apparaissent majestueux, quasi mystiques. Ils s’élèvent, débordent du cadre et nous dépassent.
En seulement 50 ans, l’Éthiopie a sacrifié plus de 90% de ses forêts. La culture massive d’Eucalyptus importés d’Australie a appauvri les sols, ne laissant aucune chance de survie à ceux qui les entourent. Une vaste campagne de reforestation est en cours pour préserver la biodiversité de ce pays de la Corne de l’Afrique et permettre aux terres stériles de se transformer en laissant les arbres accomplir leur œuvre : faire de l’ombre, briser le vent, nourrir la terre et irriguer naturellement les cultures.