Ensemble 4
Un jour je n’ai plus compris pourquoi la chose que je voyais devant moi s’appelait “chaise” et non pas autrement ; et pourquoi c’était sur “chaise” qu’il fallait s’assoir et non pas sur un autre mot. Et voilà c’était parti, il fallait tout réapprendre pour comprendre ces objets qui m’entouraient. Je les regardais et des associations étranges se formaient. Ensuite, quand cet environnement est devenu plus compréhensible, c’est le geste qui m’a semblé suspect ; et maintenant que j’ai tout ce vocabulaire, j’essaie de comprendre les situations, les évènements, les expressions. La photographie me permet de parler du réel tout en le quittant. Soit disant c’est vrai. La sélection des photographies présentées montre cet enchainement. Dans un premier temps c’est l’association de deux éléments qui forme le récit. Le geste apparaît avec cette photographie des boulettes de pain ou celle de l’ombre du chien. Mais comment résoudre l’énigme de ce qui est vrai ? Si on trouve le squelette du monstre du Loch Ness, c’est bien qu’il a existé. Le dérisoire de certaines situations, comme “le lancer de tomate” ou “la corvée de patate”, restent une interrogation. Toutes ces photographies forment un ensemble, elles se répondent les unes aux autres, chaque photographie achevée en entraine une autre à venir.
Agnès Propeck.