Élections présidentielles en Bolivie, 2020
7,3 millions de Boliviens ont été appelés aux urnes ce dimanche 18 octobre 2020 pour élire leur Président, Vice-Président et renouveler leur Parlement. Les résultats officiels, divulgués près d’une semaine plus tard, confirme la victoire du candidat de gauche Luis Arce avec plus de 51% des voix face à ses principaux adversaires, le centriste Carlos Mesa et le partisan d’extrême-droite Luis Camacho.
Une élection qui s’est tenue sous une double contrainte — politique et sanitaire —, dominée par l’épidémie de Covid-19 et le souvenir du fiasco des élections de l’année passée qui avaient conduit à l’annulation du scrutin et à la démission de l’ex-Président Evo Morales, accusé de « fraude électorale » par l’opposition.
La victoire de son dauphin et ancien Ministre de l’Économie, Luis Arce, signe le retour du Mouvement vers le socialisme (MAS) au pouvoir. La Bolivie « a renoué avec la démocratie » s’est réjoui Luis Arce, aux côtés de son vice-président, David Choquehuenca. Evo Morales, quant à lui, a revendiqué la victoire de son parti depuis l’Argentine où il s’est réfugié.
Face à l’extrême lenteur de l’annonce des résultats officiels, conséquence des mesures de précaution prises par le gouvernement qui a privilégié le décompte manuel pour assurer des résultats « crédibles », les appels à la patience et à la non-violence se sont multipliés. Pourtant, malgré une journée électorale qui s’est déroulée dans le « calme » à l’exception de quelques incidents isolés, le souvenir des heurts de l’année passée qui avaient fait 36 morts a alimenté la crainte de nombreux Boliviens ; les commerces ont été pris d’assaut par ceux qui cherchaient à s’approvisionner en produits de première nécessité, en prévoyance d’un potentiel retour des violences post-électorales.