El Cartucho, Le royaume des voleurs, 2019
Stanislas Guigui a vécu 3 ans dans le quartier d’El Cartucho de Bogota, situé en plein centre-ville, à deux blocs du palais présidentiel. Abandonné par la bourgeoisie qui l’habitait dans les années 50 à l’époque du Bogozato, ce quartier est devenu le refuge de populations pauvres. Les laissés-pour-compte s’y mêlent : drogués, petits voleurs, gosses des rues, dealers, gangs vivent dans une misère saisissante. Dans cette jungle urbaine, la seule loi semble être celle de la violence. Combats au couteau, trafics en tout genre, délinquance, ou encore affrontements avec les forces de l’ordre rythment le quotidien de cette population de « desechables » comme on les appelle dans le pays.
Détruit depuis, El Cartucho reprend vie sur les photographies et dans le texte de Stanislas Guigui. Il y décrit une humanité dont le seul but est de survivre. Dépourvu de tout jugement ou compassion, il dresse un portrait de cette immense cour des miracles de Colombie.