Corée du Nord, de Pyongyang à Rason, 2019
Plusieurs fois par mois, un train traverse la Corée du Nord au départ de Pyongyang, la capitale, jusqu’à la frontière Sino-Russe, dans la ville côtière de Rason.
Faire le trajet de Pyongyang – Rason est l’occasion de découvrir une facette plus authentique du pays. Derrière la fenêtre du train, les paysages défilent, —vallées et collines verdoyantes, forêts intactes, champs moissonnés, littoraux immaculés approchant leur état sauvage — où seuls quelques bâtiments modernes viennent dérouter cette vue. Fabriqué sur les modèles soviétiques des années 1960, ce train rudimentaire est néanmoins gardé en état pour répondre aux besoins des touristes, pendant que les habitants travaillent la terre et se déplacent à vélo.
Le tourisme reste une activité spécifique et contrôlée ; les voyageurs sont encadrés par les autorités qui dictent les marches à suivre tout au long du voyage ; isolés dans un wagon dédié aux étrangers, ils n’ont aucun contact avec la population nord-coréenne ; et à Rason, les passeports sont attentivement scrutés. Toutefois, cette Zone Économique Spéciale qui est intrinsèquement liée à une ouverture internationale en raison de sa contiguïté avec la Russie et la Chine, fait figure d’exception : une fois arrivés à destination, les voyageurs retrouvent une forme de liberté de mouvement et la possibilité de se familiariser avec la population locale.
Davide Monteleone a emprunté la ligne Pyongyang – Rason, et nous renvoie au quotidien particulier de ces habitants nord-coréens, et à ces paysages peu connus.