Chiloé – La Cruz del Sur, 2002-2008
Il existe un vieux dicton chilien qui dit que « Il ne se passe jamais rien au Chili ».
Depuis le coup d’État de Pinochet, ce n’est plus tenable, bien qu’il semble que dans l’archipel de Chiloé, à 1100 kilomètres au sud de Santiago, le temps se soit largement arrêté.
J’ai visité ce groupe d’îles pendant sept ans. J’y ai vécu sans électricité, sans eau chaude courante et sans soins de santé.
C’est une vie primitive, riche en mythes sur la lutte constante avec la mer et la terre.
Mais la question de savoir combien de temps ce mode de vie va continuer à exister reste ouverte. Avec l’arrivée des nouvelles technologies, le développement du tourisme et des élevages de saumon, les changements économiques sont inévitables – et avec eux la sape des structures sociales et des traditions culturelles séculaires.
J’ai enregistré les Chilotes tant qu’il était encore temps.
Le résultat est le récit d’un peuple qui croit aux bateaux fantômes, aux sorcières, à Dieu et au pouvoir de la communauté.