Anima, 2014 & 2021
J’interroge la relation fusionnelle mais parfois contradictoire de l’enfant et de son animal de compagnie en m’attachant à montrer combien cette relation est privilégiée bien qu’ambigüe. Être de réconfort et de communication, dans un langage muet, l’animal de compagnie occupe une place centrale dans le développement social de l’enfant. L’animal peut apparaître pour l’enfant comme une prolongation de son propre corps dans un mouvement omniprésent. Celui-ci endosse le rôle « d’objet transitionnel » au sens que lui donne Donald Winnicott, le psychiatre britannique. Sauvagerie et domestication sont en question également. Il peut y avoir initiation comme dans le Livre de la Jungle de Kipling, et révéler à l’enfant sa part d’animalité et sans éviter affrontements et alliances. Les gestuelles ainsi que toutes les formes de langages non verbales deviennent alors autant de signes évocateurs à capter comme les regards et les postures des corps. Une forme d’intemporalité guide l’ensemble.
Tina Merandon