Amour, 2019
Claudine Doury s’est rendue en Sibérie extrême-orientale pour la première fois en 1991, puis en 1997, afin de témoigner de la vie des peuples natifs. Voyageant le long des rives du fleuve Amour, elle a parcouru le pays de Nergen à Bogorodskoye en passant par les villages de Boulava et d’Ous-Gour.
Vingt ans plus tard, elle retourne dans la région pour retrouver les familles nanaï, oultches et nivkhes qu’elle avait rencontrées lors de ses précédents voyages. Elle souhaitait ainsi témoigner du passage du temps sur ces familles photographiées alors, mais aussi des mutations qui avaient pu s’opérer à plus grande échelle sur ces populations.
Claudine Doury propose une ethnographie de l’intime. « En documentant la vie de ces familles, j’affirme la nécessité de reconnaître aujourd’hui ces cultures, vulnérables, mais vivantes tout en posant la question du destin de ces peuples ». Ce portrait des familles issues des peuples asiatiques natifs de l’Amour permet de redéfinir les contours d’un territoire qui porte les traces de son histoire : la conquête de l’Est en passant par l’arrivée des cosaques et le peuplement russe au cours des siècles, jusqu’à l’actuelle influence de la puissante Chine frontalière sur la géopolitique de la région.
Claudine Doury est lauréate 2017 du prix Marc Ladreit de Lacharrière – Académie des Beaux-arts pour son projet « Une odyssée sibérienne » ce qui lui a permis de réaliser ce travail.