Ambulance Bomb, 2018
En 2018, la fin du mois de janvier a été ébranlée par quatre attaques en Afghanistan, dont 3 à Kaboul. Ces attaques ont été perpétrées et revendiquées par les talibans puis l’État Islamique (EI). La plus violente a été l’explosion d’une ambulance piégée. Au total, 103 morts et 255 blessés ce samedi 27 janvier. Elle suit de quelques jours l’attaque de l’hôtel Intercontinental de Kaboul du 20 et 21 janvier, qui avait fait 25 morts.
Par des vues aériennes, on constate l’arrivée de deux ambulances à un premier barrage de police.
La première est contrôlée, la seconde, supposée accompagner la première, passe sans encombre. L’hôpital est à mi-chemin entre deux checkpoints. Les ambulances se garent sur le parking de l’hôpital pendant vingt minutes, puis repartent. C’est au deuxième barrage que le conducteur de la seconde ambulance se fait sauter, lui, son véhicule, et toute vie alentours. L’explosion a eu des conséquences des plus violentes, rarement dépassées depuis ces dernières années.
Cet attentat revendiqué par les talibans à travers la messagerie WhatsApp est d’autant plus préoccupant car il s’est produit dans l’une des rues les plus sécurisées de Kaboul. La détonation a éclaté dans le quartier de l’ancien ministère de l’Intérieur et des grandes ambassades. Cette zone est surveillée par de nombreuses forces de l’ordre. D’ailleurs, un bon nombre de policiers en ont été victimes, 5 morts et une vingtaine de blessés. Les talibans sont parvenus à s’immiscer dans des hauts lieux de pouvoir et difficiles d’accès. La situation est des plus alarmantes et beaucoup craignent une recrudescence de la violence. Selon le chercheur Adam Baczko, depuis le départ des forces armées américaines en 2014, « le pouvoir afghan ne parvient pas à asseoir son autorité au-delà du centre de la capitale ». C’est d’autant plus compliqué quand la police afghane est l’institution la plus corrompue du pays. Elle facilite le passage de talibans dont les territoires contrôlés n’ont jamais été aussi vastes depuis 2001.