À domicile, 2020
L’ensemble de mon travail porte un regard sur les choses a priori inintéressantes, ignorées ou oubliées. Les objets trouvés y détiennent une place importante. Ceux que j’ai ramassés dans la rue, ou dans une poubelle. Ceux des autres.
J’ai initié la série À domicile dès le premier jour de confinement lié au Covid 19 en France, à Paris. J’ai réalisé une photographie chaque jour confiné. Les 54 images de la série témoignent de ce temps particulier, en suspens, à l’intérieur.
Je fais partie de ces personnes privilégiées qui, grâce au labeur d’autres tenu.e.s de se confronter chaque jour au virus, ont pu rester enfermées chez elles, à l’abri, avec tout le confort moderne. Et leur outil de travail à portée de main.
Tout au long de ce confinement, je me suis appliquée à considérer ce qui m’entourait non plus comme de seuls objets usuels ou décoratifs, mais comme autant de symboles porteurs d’ailleurs. Ces petites choses quotidiennes, les miennes, sont devenues de possibles voies d’évasion.
Actrices de la vie matérielle, elles ont peuplé mes rêveries à domicile.