Mes Routes
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Le procédé est simple : passagers impromptus d’un véhicule en marche, nous parcourons les plus beaux axes du monde, tandis qu’une voix nous parle. De villes en rivages, d’autopista en autopista, de broussailles en sommets, les yeux aspirés par un même point de fuite, la voix nous dit sa mémoire, ses secrets, ses rêves d’enfance, ses fulgurances ; composant un poème unique en son genre.
Si chacun des mots choisis par l’auteur nous transperce – ainsi que la vitesse transperce le paysage –, c’est que Bernard Faucon n’est pas un chauffeur comme les autres. Il a compris que vieillir n’était « pas inutile », lorsque cela permettait de « désapprendre les leçons ». Sondiapason intime connaît des chemins de traverse, des ramifications inopinées : de la dernière indulgence des rêves à l’hypothétique intersection de la route et du temps, c’est assurément une mémoire plus vieille que la nôtre qui prend la parole…
(Extrait texte d’Arthur Dreyfus)