Vincent Catala — Île Brésil
Exposition du 2 au 18 octobre 2025
Vernissage & signature
Mercredi 1er octobre à 18h30
Galerie VU’
60 Avenue de Saxe, Paris 15
La Galerie VU’ expose une partie du projet Île Brésil, à l’occasion de la parution de l’ouvrage éponyme aux éditions Dunes.
Les photographies de Vincent Catala ne coïncident pas avec les stéréotypes de joie, de rythme, d’exotisme, de prospérité ou de misère qui entourent le Brésil. Et c’est là que réside leur force. Île Brésil procède d’une expérience de longue durée. Ces dix dernières années, Vincent Catala a patiemment radiographié les trois environnements principaux où il s’est enraciné : la Zone Ouest de Rio de Janeiro (périphérie distante des représentations associées à cette ville), le Grand São Paulo (périphérie circulaire de la plus grande ville d’Amérique latine) et Brasília (capitale miniature et périphérique par définition).
En photographiant “l’infra-ordinaire” d’un monde devenu le sien, il nous entraîne dans les marges anonymes des trois principales villes brésiliennes. Inlassablement parcourus, ces territoires ni misérables ni riches, immenses et peu densément peuplés, sont des espaces que l’on retrouve partout au Brésil, bien qu’ils ne soient jamais montrés. Dans ces lieux sans frontières ni centres, le sentiment d’isolement n’est pas seulement géographique, mais aussi subjectif, mental. La métaphore de l’insularité semble omniprésente. On éprouve la sensation d’une attente, peut-être d’une fatalité. Comme un instant figé avant l’imminence d’une éruption.
De quoi s’agit-il ? Vincent Catala ne cherche pas à répondre à cette question, bien qu’il l’énonce dans ses photographies. Dans un texte qu’il a consacré à Île Brésil, l’écrivain brésilien João Paulo Cuenca propose une explication. “Dans le pays qui n’a pas fait sa révolution et refuse de transformer définitivement en Histoire son passé esclavagiste et ethnocidaire, le progrès est une illusion, les droits ne sont pas garantis et le désespoir n’explose jamais. Les habitants sont comme prisonniers d’un présent permanent, sans conscience du passé ni projection vers un futur véritablement neuf”.
Entre protocoles rigoureux de prise de vue et errances instinctives, Vincent Catala capte l’ambiguïté d’un pays-continent où la lumière éclaire autant qu’elle occulte.