Steeve Iuncker — Villes Extrêmes
Festival de L’Œil Urbain
Parc de la Commanderie Saint Jean et Théâtre de Corbeil Essonnes (FRANCE)
Du 23 mars au 17 mai 2015
Comment vit-on dans des villes où la violence, les conditions climatiques et démographiques sont hors normes ? Leurs habitants auraient pu les déserter; au contraire ils sont restés. Ces particularismes font désormais partie de leur quotidien. Et les habitent. La pollution, le froid ou la promiscuité sont entrés en eux.
Comment l’illustrer ? J’ai choisi de vivre quelques jours avec ces citadins, en m’installant le plus souvent chez eux. En résultent des scènes de vie ordinaire, prises dans un environnement hors du commun.
À Iakoutsk, cité tourmentée par des températures négatives extrêmes, les trajets à l’extérieur sont réduits au minimum. Faire des images par ces températures est une opération périlleuse : mon appareil ne fonctionne guère qu’une quinzaine de minutes avant de se bloquer totalement…
La pollution d’Ahvaz est la conséquence de sa richesse : un sous-sol pétrolifère. L’extraction d’or brut et le raffinage génèrent toutes sortes de composés nocifs. Avec des températures atteignant 47 C°, l’atmosphère brûlante d’Ahvaz n’est pas prête de changer.
Je continue actuellement ce travail sur les villes de l’extrême, notamment grâce au prix décerné en 2013 par le Muséum National d’Histoire Naturelle. À l’arrivée, neuf lieux, choisis d’après des statistiques. Un nombre volontairement impair pour éviter ainsi les effets de symétrie. Le chaud ne répondra pas plus au froid que la paix à la criminalité. Du reste, l’indice de tranquillité n’est pas quantifiable. Les cinq continents devraient se trouver représentés, et cela même si certaines régions du Globe tendent à multiplier les records négatifs. La mesure, ou plutôt la moyenne, n’est pas donnée à tout le monde…