Pieter Ten Hoopen — Hungry Horse
Les Rencontres d’Arles
Atelier de Chaudronnerie, 13 200, Arles (FRANCE)
Du 7 juillet au 21 septembre 2014
Au fin fond du Montana, dans l’Amérique profonde, se trouve la petite ville de Hungry Horse (le cheval affamé). Perdue au milieu des Rocheuses, elle n’est pas un petit village montagnard, elle n’est pas un lieu de villégiature, elle n’est qu’un secteur statistique pour le bureau du recensement des Etats-Unis (CDP, Census Designated Place). Hungry Horse ne compte que 900 habitants dont 70% vivent dans des caravanes. Beaucoup remplissent le temps de la solitude et de la morosité par la consommation d’alcool ou de crystal meth (Méthamphétamine). Reflet triste et désabusé de l’économie américaine, ignorante des pauvretés extrêmes, la petite ville est enfouie au fond d’un canyon où l’hiver ne laisse entrer qu’une courte lumière blanche.
Depuis bientôt 20 ans, Pieter Ten Hoopen est photojournaliste, comptable de l’actualité du monde, reportant par l’image les drames que les mots ne savent porter. Et puis un jour de 2003, un journal suédois lui propose d’aller raconter un peu de cette Amérique profonde que la bruyante propagande électorale néglige. Marqué par le récit des Voyages avec Charlie où John Steinbeck raconte comment il est tombé en amour du Montana, Pieter décide de prendre le même chemin de traverse et est rapidement frappé de la même fascination. En deux semaines, le Montana, territoire aussi vaste que la Suède, le submerge et il décide de faire du hameau Hungry Horse le cœur de son histoire d’amour.
L’histoire va durer onze années. Onze années de portraits de ses habitants juxtaposés avec la majesté de panoramas déployant la beauté renversante d’une nature immense.
Pieter Ten Hoopen est un photographe de la longue durée, pour lequel la force des images naît de l’intimité aux sujets et à l’espace qui les affirme. L’étonnante poésie de ces désuétudes de vie, sublimées par le silence de la lumière blafarde, laisse entendre la chaleur humaine et la profonde compassion qui réunit ces survivants de la déshérence. Le récit d’une histoire d’amour de l’humain dans l’immobilité du monde.