Louise Desnos - Ici sont les dragons

Louise Desnos – Ici sont les dragons

Maison Populaire
9 bis rue Dombasle — 93100 Montreuil
De janvier à décembre 2019

« Ici sont les dragons » est un cycle de trois expositions qui propose, au croisement des Mythologies de Roland Barthes et du travail d’Ursula K. Le Guin, une lecture des mythes contemporains du capitalisme mondialisé, à travers les œuvres d’artistes de tous les horizons. Ce cycle est marqué par trois slogans publicitaires emblématiques : Parce que nous le valons bien, Venez comme vous-êtes et Juste fais-le. Louise Desnos est invitée à proposer, pour chaque exposition du cycle, un travail photographique original réalisé pour l’occasion.

Pour la première d’exposition « Parce que nous le valons bien » de janvier à mars, Louise créé « Medusa ». Cet assemblage fait de déchets, d’une perruque et de fleurs en plastique évoque l’artificialisation du monde, notre fascination pour la reconstitution du réel et la consommation du faux. Méduse, on pense bien sûr aux continents de plastiques qui naissent sur les océans ; c’est aussi la gorgone qui nous fixe, au regard de laquelle on ne peut échapper ; c’est à la fois un témoignage et un testament: le nôtre, ce qu’on va transmettre.

Pour la deuxième exposition « Venez comme vous-êtes » de mai à juillet, Louise interroge dans un triptyque intitulé « Borders », le fondement théorique de la mondialisation : la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes. Mais confrontés à la frontière, circulent-ils aussi librement et avec la même transparence ?

Enfin, pour la troisième et dernière exposition « Juste fait le » d’octobre à décembre, Louise convoque dans « Triumph » le bestiaire de la paresse, opposant le péché capital aux mythes du travail et de la performance. Ses escargots, envahissant un univers bureautique glacé, en déplace les fonctions : agrafeuses, souris, écrans deviennent autant d’aires de jeu, bascules, arbres à escargots comme les chats ont les leurs. La paresse, en temps que réappropriation d’une temporalité propre, devient une forme d’émancipation, de lucidité, de résistance.