Anne Rearick — Township
FESTIVAL DE L’OEIL URBAIN
Théâtre de la ville
20-22 rue Félicien-Rops – Corbeil-Essonnes
Du 1 avril au 22 mai 2022
Depuis maintenant près de 10 ans, le festival photographique l’Œil Urbain de Corbeil-Essonnes explore des thématiques liées aux nouvelles réalités urbaines. Pour sa 10ème édition, l’Œil Urbain parcourt les formes de l’engagement – auprès des individus, de l’environnement, tout simplement du monde dans lequel nous évoluons à travers une dizaine d’expositions déclinées sous forme de parcours photographique dans la ville.
L’Agence VU’ est largement associée à cette dixième édition au travers des expositions de Rip Hopkins, Guillaume Herbaut, Darcy Padilla et Anne Rearick.
« Township »
« Mon travail en Afrique du Sud a été le fruit du hasard. Alors que j’explorais la boxe amateur aux États-Unis et à l’étranger, j’ai été amenée à visiter le club Luyviso, installé dans une ancienne maison de quartier convertie en salle de sport, à Khayelitsha, un Township à 40 kilomètres du Cap.
Depuis 2004, je me suis rendue plus d’une dizaine de fois dans les townships traditionnellement noirs de Langa, Khayelitsha, Philippi, et Gugulethu. J’ai photographié des salles de classes surpeuplées, les urgences d’un hôpital public, de jeunes églises florissantes, les rues de quartiers difficiles et les maisons de ceux et celles qui y habitent. Mes photographies témoignaient de la persévérance de ces Sud-Africains qui, malgré une violence endémique, une profonde détresse économique et un racisme toujours aussi vivace, ont su garder toute leur dignité, leur espoir et leur courage. Là, à l’écart des villes où affluent touristes et hommes d’affaires, dans ces townships grouillant de vie, j’ai trouvé chez les personnes que j’ai photographiées de la beauté, de la force, et l’humanité dans toutes ses contradictions : le sermon d’un prêcheur devant une congrégation captivée, l’étreinte d’un couple amoureux à la tombée de la nuit, la fierté de Sindi dans sa robe traditionnelle Xhosa, la douleur du deuil lors des obsèques d’un jeune Sotho, les traces choquantes de la violence sur le visage et le corps meurtris d’une femme, la poésie et la grâce d’une jeune fille qui danse par un doux dimanche après-midi.
De mon premier projet (sur la vie et la culture basque dans le sud-ouest de la France) à celui-ci, j’ai travaillé dans la tradition des photographes humanistes, tels que Dorothea Lange et Walker Evans, en m’efforçant de faire des images qui suscitent l’empathie et changent le regard social. »
– Anne Rearick