Cyril Zannettacci — Parler à ceux que l’on n’écoute jamais !
Exposition du 13 au 28 janvier 2023
Galerie VU’ – Hôtel Paul Delaroche
58 rue Saint-Lazare, 75009 Paris
Vernissage en présence des artistes le jeudi 12 janvier 2023
18h30 à 21h00
Mercredi 18 janvier à 19h00
Rencontre avec Cyril Zannettacci, Karen Assayag et Pierre Jarlan, modérée par Jean-Baptiste Henimann (Agence VU’).
Pour la troisième édition du Prix Caritas Photo Sociale, la Galerie VU’ est heureuse d’accueillir le lauréat 2022 Cyril Zannettacci avec sa série « Parler à ceux que l’on n’écoute jamais ! » ainsi que les expositions des deux finalistes : Karen Assayag « Ce qu’il reste au fond de moi » et Pierre Jarlan pour sa série « Ici et demain ».
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Le Prix Caritas Photo Sociale valorise les photographes qui donnent de la visibilité à la pauvreté et à l’exclusion en France. Il a été créé par le Réseau Caritas France, qui rassemble notamment le Secours Catholique, Cités Caritas, et la Fondation Caritas France.
C’est au cœur d’une unité de soins pour sans-abris que le photographe Cyril Zannettacci assiste en 2021, au déferlement de l’épidémie du Covid-19. Situé à Nanterre, aux portes de Paris, le Centre d’Hébergement et d’Assistance aux Personnes Sans-Abri (CHAPSA), lieu unique en France, accueille et accompagne des sans-abris dans un parcours de soin.
Avec ses airs d’hôpital abandonné, le centre accueille des sans-abris depuis la fin du 19ème siècle. À l’origine, il s’agissait d’une prison pour éloigner les mendiants. Il faudra attendre le début du 20ème siècle pour qu’il devienne le centre que l’on connaît aujourd’hui : un lieu accueillant exilés, travailleurs précaires, femmes fuyant les violences. N’ayant pas les mêmes ressources, ni la même réputation que la médecine classique, la médecine sociale souffre d’un manque considérable de moyens, de budgets et d’effectifs. Rationnement, voire disparition de certains produits d’hygiène, locaux vétustes, WC condamnés depuis des mois, équipe de nuit réduite à une infirmière et une aide-soignante pour quarante-huit patients…
À la tête du service médical, la docteure Valérie Thomas est à deux doigts de rendre sa blouse : aujourd’hui cet établissement hybride est au bord de la rupture. Elle déplore non seulement le «mépris d’État envers ceux qui soignent les plus pauvres*», mais aussi l’injustice liée à la dégradation des services atteignant son paroxysme depuis l’épidémie. Elle « voit bien, comme ses équipes, le fossé qui sépare la médecine sociale de la médecine classique dans notre système de santé (…) il n’est pas aisé de trouver des subventions pour notre public, qui n’a aucun poids politique. Il est toujours plus facile financièrement de tenir une clinique à Neuilly qu’un centre pour sans-abris à Nanterre*».
Chaque vague de contamination est une nouvelle épreuve pour l’hôpital et son effectif réduit qui supporte de moins en moins les conditions dans lesquelles il travaille. Une unité Covid accueillant les cas infectés par le virus lors de la pandémie a dû fermer l’année suivante à cause du nombre insuffisant du personnel soignant. Au bord du burnout, ceux qui restent se mobilisent tant bien que mal pour continuer les soins et protéger la santé des sans-abris.
« Ce n’est pas n’importe quel lieu, prévient un médecin à la cantine. On trouve ici condensés tous les problèmes du monde actuel ». – Cyril Zannettacci